Mon premier Mois national de la poésie en tant que poète officiel de l’Ontario
- kkavanagh83
- 2 juin
- 3 min de lecture
Je n’oublierai jamais le mois d’avril 2025. J’ai embarqué pour ma toute première tournée du Mois national de la poésie à travers la région du Grand Toronto en tant que poète officiel de l’Ontario, et c’était un voyage magnifique. Je suis allé de gymnases d’école en centres communautaires, de bibliothèques en auditoriums et j’ai porté un message fort : la langue est l’origine de tout, les mots peuvent tout changer.
Je dis souvent « les mots sont comme des épées ». Ils peuvent entailler profondément, mais ils peuvent également soigner, inspirer et élever. C’est l’essence même de ce que je fais. Nombreuses sont les personnes pour qui la poésie se résume à des rimes et à des vers, mais c’est bien plus que cela, c’est une forme de résistance, d’expression de soi, de libération.
Au cours du mois d’avril, j’ai fait escale à Kitchener, à Brampton, à Mississauga, à Toronto, à Woodbridge, à Stouffville, à Vaughan, à Newmarket, à Markham, à Oshawa, et à bien d’autres endroits. À chaque fois, j’ai été accueilli à bras ouverts et je me suis senti apprécié à bien des égards. J’ai visité des écoles primaires et secondaires, animé des discussions sur les carrières et déclamé mes textes lors d’évènements communautaires. Chaque public était unique, mais tous ont laissé une marque indélébile en moi.
Un des moments les plus émouvants de la tournée s’est produit lors d’un évènement organisé par une association d’étudiantes et d’étudiants noirs dans la région de Peel. À cette occasion, plus de 30 écoles se sont rassemblées pour célébrer la richesse de la culture noire par la danse, la musique et, bien évidemment, la poésie. Cela m’a rappelé à quel point l’art, et la création orale en particulier, a le pouvoir d’honorer l’histoire tout en renforçant le présent.
J’ai également animé de nombreux ateliers en groupes de cinq comme de 200 personnes. Nous avons parlé de santé mentale, d’identité, des hauts et des bas de la vie et de la manière dont la poésie peut servir de bouée de sauvetage dans ce monde imprévisible. Un des exercices que j’adore proposer est centré sur les mots « je suis ». Deux petits mots qui débordent de sens. « Je suis fort. » « Je suis digne. » « Je suis important. » Plus que des mots, ce sont des affirmations qui peuvent changer la vie et le point de vue de tout un chacun.
J’ai toujours adoré échanger avec les jeunes. Leur créativité, leurs rêves et leurs objectifs sont une source d’inspiration. Certains ont participé à mes ateliers d’une voix hésitante ou en n’osant pas partager leurs créations. Cependant, à la fin des séances, ils se levaient pour s’exprimer devant les autres et pour déclamer des vers avec leurs amis. Ils ont écrit des histoires et des couplets, mais surtout, ils se sont réapproprié leur pouvoir. C’est l’effet de la poésie, elle donne un médium à celles et ceux qui se sentent privés de parole.
Le Mois national de la poésie 2025 m’a montré l’immense potentiel de nos communautés. Il m’a mis au défi, m’a beaucoup appris et m’a rempli d’espoir. Pour le reste de mon voyage en tant que poète officiel de l’Ontario, j’emporte avec moi chaque mot partagé, chaque histoire racontée, chaque jeune qui est désormais convaincu que sa voix compte. Les rires et les sourires resteront à tout jamais gravés dans ma mémoire.
Mon rôle ici est celui de porteur de flambeau, je suis là pour rappeler aux gens « vous êtes la personne que vous dites être ».
Avec toute ma gratitude,
Matthew-Ray Jones
Poète officiel de l’Ontario